Jolly Jumper dans ma pizza


Cheval
Je demande d’avance pardon à tous les chevaux que j’ai dévorés en pensant qu’il s’agissait de vaches, à tous les chats qu’on a fait passer pour des lapins, à toutes les espèces protégées ou non du monde qui ont atterri dans mon assiette à l’insu de mon plein gré. Le scandale Findus m’apprenant qu’une fois de plus, j’ai du avaler de l’équidé -il paraîtrait que cela me soit déjà arrivée lors d’un séjour à l’hôpital étant gamine, alors que personne ne m’avait précisé que le steak à moitié calciné qu’on m’avait servi avait auparavant appartenu au meilleur ami de l’homme.

Oui j’ai mangé du lama et ça ne me laisse pas un souvenir éblouissant, oui, j’ai mangé de l’alpaga, à tous les repas y compris le petit déjeuner, et, malgré les doux yeux de Bambi de la bestiole, qui en plus a de la laine toute douce, toute douce, un vrai agneau, c’est scandaleux, je vous l’accorde.

Si je n’ai pas mangé de serpent c’est qu’il fallait être trop nombreux et que certains sont frileux à attaquer un steak de python, je n’ai pas encore goûté aux insectes, mais cela ne saurait tarder. Je ne suis donc pas, vous l’aurez compris, ce qu’on appelle une végétarienne. Mais je refuse de manger certains animaux, pour diverses raisons. Il y a le produit de la chasse. On ne peut pas être contre la chasse, et savourer un morceau de sanglier, (même si l’animal n’est pas vraiment des plus « mignon », je craque toujours devant les sangliers domestiques, ou les cochons sauvages. Non, Obélix, désolée, je ne reprendrai pas un sanglier. On ne peut pas être contre la chasse, et se régaler d’un cuissot de biche (encore Bambi, et sa mère donc), même à Noël. Je me contente donc des animaux de basse-cour. Je sais que pour certains, manger du foie gras est mille fois pire que goûter à du faisan, mais chacun son truc. Terroriser un animal pour le tuer, ce n’est vraiment pas mon truc. Donc pas plus de terrine de sanglier que de steak de taureau tout droit achevé aux arènes.

Donc, je ne mange ni chien, ni chat, ni cochon d’Inde, ni cheval. Or je viens d’apprendre qu’une marque de surgelés bien connue glissait subrepticement de l’équidé dans ses boulettes. Alors que le porc, le poulet, le canard, viennent du Gers, de Pologne ou du Zimbabwe, à la limite, ce n’est que moyennement important. Mais on m’a fait manger du cheval, et ça, je suis loin de l’accepter. Combien d’autres animaux de compagnie se glissent-ils dans les boulettes et les bolognaises ? Et pour une marque épinglée, combien d’industriels indélicats ? Entre le tofu transgénique et la pizza équestre, ne nous resterait-il plus qu’à devenir végétariens à apports de protéines réduits ?